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Le Carnaval de Rio a toujours évoqué pour moi des images colorées et scintillantes diffusées chaque année à la télévision : des costumes extravagants, des paillettes, des danseuses magnifiques, tout un monde de rêve, à la fois lointain et inaccessible.



Après un séjour éclair à Rio en 2019, j’ai commencé des cours de samba un peu par hasard, cherchant une activité physique différente de la salle de sport.

Je ne m’attendais pas à ce que cela devienne bien plus qu’une simple danse (et ô combien exigeante !) mais une immersion dans un univers et une culture passionnante.



Cette année, j’ai décidé de vivre cette expérience de l’intérieur en rejoignant une allée internationale , appellée Poderosa (puissante) de l’école Em Cima da Hora et de défiler une deuxième fois avec Paraiso do Tuiuti . Rien de moins pour sortir de ma zone de confort une bonne fois pour toutes . Après tout il n’ y a juste que 90 000 personnes dans le Sambodrome !



Défiler au carnaval de Rio, c’est accepter un lâcher-prise total, se laisser porter par la communauté de l’école avec des informations souvent de dernière minute. Par exemple, nous avons appris une semaine avant le show que nous allions avoir une coiffure imposée. C’est défiler au lever du soleil à 5h au lieu de 3h, attendre assise sur un sac plastique au milieu de la rue ou recevoir nos costumes la veille du défilé !



Bon, parlons-en du costume… C’est une chose de se dire qu’il n’y a pas beaucoup de tissu, mais que c’est le carnaval, et cela en est une autre de le porter et l’assumer !
Nous évoluons dans un monde où la perfection règne : corps parfait, peau parfaite, parcours parfait, performance parfaite, et cela nous empêche souvent de faire et d’essayer de peur de mal faire ou de se faire juger .






À Rio, tout cela n’a plus d’importance. Tu danses avec ton cœur et même ton âme en représentant ton école, son enredo (le thème du défilé de l’école). Tu es porté par une énergie, une histoire, une passion et une culture plus grandes que ton apparence, qui dépassent tes complexes et tes propres insécurités.



J’ai pensé plusieurs fois à annuler, par peur de ne pas être à ma place, d’être ridicule, de tomber (on en parle des talons ?), de me tromper. Puis j’ai pris le temps de comprendre la richesse et la profondeur de la Samba, en discutant avec les membres de l’école, les professeurs, les passistas (danseuses), en m’assurant de ne pas m’approprier leur histoire, mais de la célébrer avec respect et authenticité.



C’est une chance inouïe de pouvoir s’entraîner auprès de personnes si talentueuses, passionnées et charismatiques qui dévouent leur vie à la samba et à cet évènement. Qui s’entraînent dans des conditions très loin de notre confort et qui n’ont souvent pas les moyens de payer des cours de danse et pour certaines même de ne pas accéder au défilé.



Comme le disait une des profs, le carnaval n’est pas que du glamour et des paillettes, c’est avant tout une question de communauté. Ce n’est pas à propos de moi ou de toi, mais d’un tout, de l’école et de toutes les personnes qu’elle représente. « If it weren’t for the struggles, Samba would not exist. »





Vous l’avez compris, il s’agit ici de l’expérience d’une vie où l’histoire et la culture prennent le dessus sur tout le reste. Et puis, bien sûr, cette aventure m’a offert de magnifiques rencontres avec beaucoup d’entraide et d’encouragements de la part de femmes audacieuses et inspirantes qui osent débloquer leur plein potentiel ainsi que des professeurs incroyables.



Il va me falloir un peu de temps pour me remettre de toutes ces émotions jusqu’à … mon prochain voyage à Rio biensur!



Et vous qu’allez vous oser entreprendre cette année ?! 😊
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The Rio Carnival has always evoked colorful and shimmering images for me, broadcast every year on television: extravagant costumes, glitter, beautiful dancers, a whole dream world, both distant and inaccessible.
After a quick trip to Rio in 2019, I started samba classes by chance, looking for a physical activity different from the gym.
I didn’t expect it to become much more than just a dance (and oh so demanding!) but an immersion into a fascinating universe and culture.
This year, I decided to experience it from the inside by joining an international alley : Poderosa ( powerful) of the Em Cima da Hora school and to parade a second time with Paraiso do Tuiuti. Nothing less to get out of my comfort zone once and for all. After all, there are just 90,000 people in the Sambadrome!
Parading at the Rio Carnival means accepting total surrender, letting yourself be carried by the school’s community with often last-minute information. For example, we learned a week before the show that we would have a mandatory hairstyle. It’s parading at sunrise at 5 am instead of 3 am, waiting seated on a plastic bag in the middle of the street, or receiving our costumes the day before the parade!
Well, let’s talk about the costume… It’s one thing to say there isn’t much fabric, but that it’s the carnival, and quite another to wear and own it!
We evolve in a world where perfection reigns: perfect body, perfect skin, perfect journey, perfect performance, and often this prevents us from doing and trying for fear of doing wrong or being judged, especially past a certain age!
In Rio, none of that matters anymore. You dance with your heart and even your soul representing your school, its enredo (the school’s parade theme). You are carried by energy, a story, a passion, and a culture larger than your appearance, that surpass your complexes and insecurities.
I thought several times about canceling, fearing I wouldn’t fit in, would look ridiculous, would fall (let’s talk about the heels?), would make mistakes. Then I took the time to understand the richness and depth of Samba, talking with school members, teachers, passistas (dancers), ensuring not to appropriate their history, but to celebrate it with respect and authenticity.
It’s an incredible chance to train with such talented, passionate, and charismatic people who devote their lives to samba and this event. Who train in conditions far from our comfort and often can’t afford dance classes and for some, even access the parade.
As one of the teacher said, the carnival is not just glamour and glitter; it’s above all about community. It’s not about me or you, but about the whole, the school, and everyone it represents. « If it weren’t for the struggles, Samba would not exist. »
You’ve understood, this is the experience of a lifetime where history and culture take precedence over everything else. And then, of course, this adventure offered me wonderful encounters with lots of support and encouragement from bold and inspiring women who dare to unlock their full potential, as well as incredible teachers.
It will take me some time to recover from all these emotions until… my next trip to Rio of course! And what will you dare to undertake this year?